samedi 8 octobre 2011

Toxcicité d'un échange fataliste.




-          Mentez-moi.
-          Je vous aime.
-          Voyez, cet exercice vous est aisé.
-          En effet, mon adorée.
-          N'en faites pas trop.
-          Vous êtes perpétuellement insatisfaite, ma douceur.
-          Vous n'êtes rien de plus qu'un mufle insensible doublé d'un gougea.
-          Pour vous servir, et si cela signifie vous tromper, si vous aimez davantage l'image que je donne plus que l'homme que je suis, à votre aise. Être aimé d'un acteur vaut mieux que ne pas être aimé du tout, ne pensez-vous pas ?
-          Vous avez sans doute raison Arthur. Je me suis faite à l'imposture que vous interprétez. Je vous aime. Vos mensonges surtout. Ils sont parfaits, en dehors du fait qu'ils n'ont rien de vrai. Vous vous drapez dans des tissus qui me comblent, et si j'oublie que je vous les aie choisi, j'applaudie votre bon goût et me ravie de la correspondance de nos esprits. Vous jouez l'amoureux, je joue l'aimée. Et c'est ici, en ce lieu et en cette heure que nous jouons notre plus beau rôle.
-          Notre histoire est une œuvre savamment orchestrée. Dans quelques instants nous ferons de ce moment à découvert un simple aparté que nul n'a besoin de se remémorer.
-          Pourtant, je sens dans ma chair, dans mes veines, dans chaque cellule qui me forme que ce mensonge est sur le point de se briser. Quand bien même nous taisions cette comédie, une voix familière martèle à mes oreilles que votre amour est une vaste supercherie agrée par moi-même.
-          Alors voilà que madame se modernise. Une simple mais belle duperie ne lui sied guère. Vous faudrait-il le véritable amour maintenant ? Vous faudrait-il le grand amour, celui qu'on ne nomme qu'en chuchotant, la voix basse et le cœur battant, par peur de l'importuner ? Quelle enfant faites-vous, Madame !
-          Oh ! je vous prie, cessez vos moqueries. Oui Monsieur, je crois pouvoir être aimée honnêtement, sans tout ce faux semblant qui nécessite un effort surhumain pour l'imaginer réel. Avouez très cher, que si vos lèvres murmurent de tendres paroles votre esprit me maudit. Avouez que le frisson que vous nommez désir lorsque votre regard se pose sur moi n'est, en réalité, que du dégout. Et je feins de ne rien comprendre, je prétends me complaire dans ce manège qui nous épuise.
-          En quoi est-ce épuisant ? Nous faisons un ridicule effort afin de simuler un attachement réciproque et si n'y pensez pas vous verrez à quel point votre vie paraitra douce.
-          Mais..
-          Non, pas de mais qui tienne. Vous êtes bien trop inconsciente, ma parole ! Ne pouvez-vous pas comprendre que l'amour auquel vous placez tous vos espoirs n'est qu'une illusion, qu'il n'existe pas ? Et si, d'infortune, vous côtoyez deux êtres qui jurent s'aimer mieux que Dieu lui-même peut aimer, alors sachez, Madame, qu'on se joue de vous. Le seul mensonge qui soit accepté est celui du célèbre et non moins fumeux Amour. Autrefois, vous croyiez au père Noël jusqu'à ce que vous appreniez la vérité. Pour autant cette mascarade ne vous rendez pas moins heureuse. Alors permettez à notre ménage de ne point pâtir de votre crédulité. Laissez-nous vivre paisiblement, dans un bonheur certes faux, mais pas moins confortable.
(Un temps)
-          Mentez-moi Arthur.
-          Je vous aime Lise.


Psylvia.

1 Phalange(s):

Antigone a dit…

Ahhh ! T'as changé la configuration de ton blog, je peux te mettre des bêtises dans les commentaires maintenant.
J'aime trop ton dialogue. Tu l'avais déjà mis sur Veronika non ?

Tu me manques un peu beaucoup fort quand même. J'ai l'impression qu'on se parle moins alors je suis triiiiiste T_T
J'ai envoyé une lettre à Caillou hier, je vais écrire la tienne, Charley m'a filé ton adresse :)tu l'auras probablement la semaine prochaine.
Oscar m'a textoté pour me dire qu'il a pas eu son portable pendant 1 mois et qu'il a pas internet et qu'il a 10h de cours par jour etc etc. Du coup oui se serait bien que tu le fasses ^^
J'ai trop plein des choses à te dire mais pas moyen d'arriver à ordonner les trucs. Quand tu reviendras tu vas voir que mes journées je les passent à rager contre une petite emo qui fait tout comme moi. Enfin bref, plus de détails dans ma lettre, comme ça on aura pas trop de choses à rattraper quand on se verra. :)
Je t'aime.

Enregistrer un commentaire

Des mots en vracs.

"L'aliénation consiste en ce que l'individu laisse quelque chose de lui-même sortir de lui-même et devenir ainsi une influence ou un pouvoir extérieur" R. A.Nisbet


"Il en résulte que les raisons de vivre nous manquent; car la seule vie à laquelle nous puissions tenir ne répond plus à rien dans la réalité, et la seule qui soit encore fondée dans le réel ne répond plus à nos besoins" Durkheim