Quand je sors du brouillard qui me trouble, je me rends compte que lorsque je bois et fume, ma vision est obscurcie et que je me laisse aussitôt aller au désespoir. Je n’en comprends pas moi-même la raison. Naturellement je ne vais pas si mal, j’ai de l’humour, en peu en bouclier, beaucoup en tant que réflexe mais je ris facilement. Alors je ne comprends pas pourquoi dès que je m’encrasse la cervelle il semble falloir que je trouve tout ce qui me blesse et y pense alors sans relâche. Une sorte de masochisme pathétique peut-être. Alors que les choses soient bien claires : ça va pas si mal, je ne suis pas déprimée au point de me jeter sous une voiture, et bien que mes seuls écrits soient le reflet flagrant d’un sentiment négatif, ce n’est qu’une part de moi. Pas forcément la moindre, je ne vais pas mentir, mais qu’une partie seulement. Je suis sans doute qu’une gamine qui noircie le tableau pour me donner une contenance. Je suis sans doute qu’une jeune semblable à tant d’autres, qui entretient sa douleur comme d’autres entretiennent leur maitresse. Au fond j’y ai déjà pensé. Mais parfois les évènements se déroulent à une vitesse dangereuse, trop rapide pour que je puisse avoir un recul nécessaire. C’est pour cela que dès que je me pose j’ai l’impression de sombrer dans un tourbillon. C’est le choc, je réalise toujours avec un temps de retard. C’est pour cette raison peut-être que je ne cède pas à la panique, simplement parce que j’ai pas d’instinct de survie, je fonce droit dans le mur avec toute l’énergie dont je dispose. Ma foi, on verra où tout ça me mène. Je suis plus à ça près je crois bien. C’est pas un drame au fond, j’ai qu’à faire comme je fais souvent, me laisser porter par l'histoire, les conséquences suivront naturellement.
Voilà qui résume bien tout ce bordel impossible à classer