jeudi 30 mai 2013

  


J'ai rencontré des gens qui refusaient de croire en leurs rêves et je me suis sentie triste pour eux. Parce que plus jamais ils ne ressentiraient l'exaltation de ceux qui vivent leurs rêves et qui les vivent sans penser aux sacrifices et efforts endurés. Nous vivons indiscutablement dans un monde de fous pour que nous en arrivions à être brisés dès notre jeunesse. Notre jeunesse qui pourtant nous offre la possibilité d'être si plein, si rempli de cette énergie qui nous pousse à aller encore plus loin que tout ce dont nous aurions pu imaginer. Regarde devant toi et vois ce panel de possibilités qui nous est accordé! Si dès à présent nous nous consumons dans ce non-espoir, dans ce désenchantement du monde.. mais va te faire foutre! Je refuse de lâcher prise espèce de connard! Tu m'entends?! Bouffon! Je refuse de me laisse engloutir par la médiocrité, je refuse d'être réduite à néant par des enflures qui s'y confortent. Rabaissée, réduite à rien... Et pourtant je m'en sors, et nous sommes des millions à s'en sortir, à dénigrer la voie de la facilité, à en chier pour avoir l'occasion une fois, rien qu'une fois, de bouffer la vie si pleinement qu'elle en perdra une partie de son essence. Je veux exister bordel! Être une personne à part entière que l'on estimera pour cette simple raison. Et si t'es pas d'accord, je t'emmerde. Sincèrement je t'emmerde. Parce que je vivrai ma vie et par ma seule volonté; tu n'auras rien à en redire. Je refuse d'être accablée du tord de mes aînés, je refuse la charge injuste que l'on m'impose. Je ne suis qu'un être comme tant d'autres essayant tant bien que mal de frayer son chemin, aussi démunie qu'un nouveau né et si pleine de volonté que vous n'avez rien a redire. Non pas que je sois unique ou un modèle à suivre. Jamais je n'aurais cette prétention. Mais parce que je suis telle que je suis, alors je suis prête à tout pour ma dose de vie. Prête a cracher, à mentir, à supplier, à vendre, à marchander, à promettre, prête à tout j'te le dis, pour un moment de sursis. Parce que c'est la seule valeur qui me stimule, mieux que ton bifton, ton flouze, ta thune, ta dose, ton pognon, ton fric, ton blé, tes billets, ta fortune... parce qu'il n'y a rien qui pourraient être à la hauteur de ce que j'ai vécu et de ce que vivrai. Et je revendique mon droit à faire des conneries, à faire de la merde et à me vautrer, je revendique le droit universel d'apprendre de ses erreurs dans l'espoir d'en faire de plus belles. Je revendique mon droit d'être un putain d'être humain fort de mes faiblesses, réussissant là où d'autres échoueront. Et si ça ne vous conviens pas, allez vous faire foutre puisque je refuse perdre du temps avec des cons. J'ai la force de mon ignorance derrière moi, la force de ma jeunesse, et tu n'auras jamais rien à dire contre ça.

mercredi 9 janvier 2013

Effeuillage d'hiver pour mettre ses os à nu.







J’aimerais déverser tel un torrent mes pensées les plus chargées, mais je ne le ferais pas. Je n’ai pas le vocabulaire approprié pour rendre le pathétique plus digeste. Mon langage n’a pas muri au fil des années, pas plus qu’au fil des expériences prévues dans le but de façonner la structure de la pensée. Il s’avère que je détiens une psyché récalcitrante, manquant d’entrain et de spontanéité adéquate. Ce langage, que j’imagine comme m’appartenant, n’a ni la fluidité ni l’émotion que j’aimerai pouvoir lui accorder. Je me sens comme amputée parce que mes mots ne sont pas à la mesure de mes espoirs, et je sais cependant qu’il est tout à fait risible de se comporter en enfant capricieuse. L’on obtient bien peu de choses en usant de ce moyen, si ce n’est de s’attirer de lourds regards réprobateurs. Il n’est pas bon de se plaindre de ne pas avoir de talent lorsqu’il suffirait d’agir pour accéder à certains de mes désirs. Je fais donc  en sorte de m’exprimer d’une manière plus conforme que je ne le fais habituellement afin d’atteindre une sorte de crédibilité, nom qui n’a jamais collé à ce que je représente me semble-t-il. L’image qui s’accroche à mon ombre reste encore celle d’une adolescente bouffée par ces petites névroses de la vie quotidienne, palpant ce mal-être, ce mal-vivre qui plaque au sol sans que l’on ne s’en rendre tout à fait compte. Pour autant je tente de m’améliorer, quand bien même s’améliorer soi-même équivaut pour certain à se masturber. Soit ! N’ayant ainsi plus peur de la capacité qu’ont les êtres de penser, de juger, de maudire et d’envier, en quoi aurais-je honte de m’adonner au plaisir de l’onanisme ? J’adhère au plaisir de s’approprier son corps afin d’y trouver une exquise jouissance. Faisant fi de mon incapacité à produire un discours clair et pertinent, je choisi de vider ma tête pour un court instant et profiter de quelques pensées agréables qui chasseront cette grisaille stagnant à l’intérieur de ma tête.

O H O U I !



Ps : savoir s’exprimer est un apprentissage parfois difficile mais nécessaire pour exister et pour faire exister le monde autour de soi. N’oubliez pas que vos mots ont tout le pouvoir du monde. « Au commencement était le Verbe »
 

mercredi 28 novembre 2012





Je voulais fuir. J’ai pris maman par le bras, avec peut-être un peu trop de virulence. Elle aurait poussé un petit cri de surprise si elle ne tenait pas tant à ne pas m’inquiéter. Ce cri ne franchit pas le seuil de ses lèvres. Elle ne m’a pas demandé pourquoi, n’a pas opposé de résistance. C’est bien cela d’être mère que d’avoir une pleine confiance. On a marché, d’un pas plus rapide que d’ordinaire. Je pense que, sans savoir, elle comprenait la tragédie qui me liait à ce lieu devenu trop familier. Ces rues, ces places, si souvent traversées, ne voulaient plus de moi. Les bâtiments grossissait à vue d’œil, ils étouffaient les routes, ils cachaient peu à peu le soleil pâle d’un hiver naissant. La ville devenait grossière, excluant hors d’elle l’indésirable. En avais-je trop fait ? A moins que ce ne soit pas assez. Je marchais de plus en plus vite, la main enserrant le bras frêle de maman. Je courrais presque, tandis qu’elle peinait à suivre mon rythme. Soudain je pris conscience de ma folie. Qu’attendais-je de maman ? De quel droit lui imposais-je cette fuite dont elle ne savait rien ? Je devais être pétrie d’ingratitude pour oser faire cela à une mère. Maman était devenue vieille, comme le deviennent toutes les mères. Je n’avais pas envisagé la chose sous cet angle. Le refusais-je ? C’est probable. En m’arrêtant, j’entendis son souffle, effréné, profond, roque. Ma gorge me brûlait, mes poumons s’agitaient sous une cage thoracique qui me semblait bien trop souple, bien trop molle, pour contenir ces réservoirs d’air. Alors seulement je la lâchai. Mes doigts collaient à sa peau qui était devenue rouge sous la pression exercée par ces premiers. Je me sentie soudainement faible, mes jambes flageolaient, le sang me battait aux tempes, alors je m’assis, à même le sol. Je fermai les yeux, mon corps se faisait de plus en plus lourd, à moins qu’il ait toujours eu poids, qu’en sais-je. Je restai quelques instants comme cela. Au bout d’un moment, j’osai chercher le regard de maman, qui, je le savais déjà, était posé sur moi. Quelle phénomène étonnant que d’être la personne la plus importante aux yeux d’une mère sans pourtant n’avoir eu aucun effort à fournir. Sans n’avoir jamais eu l’intention de faire les choses pour elle. Pourtant, son regard était sur moi, sans pitié ni interrogation. Derrière nous la mer s’étalait sur le sable, je l’entendais s’étirer sur ce début de terre. Le ciel était gris clair, couleur d’une perle, c’était un gris lumineux. Je reprenais mon souffle doucement, lentement. Depuis quand étais-je devenue si faible qu’une simple pensée puisse à ce point me faire perdre la raison ? Je sentie la main bienveillante de maman arranger les mèches récalcitrantes sur ma tête. C’était un geste mécanique, plus qu’une réelle volonté de me rendre plus présentable. Je la regardai, attentivement, et me rendis compte qu’un jour ou l’autre elle finirait par mourir. Cette idée me terrifia, car lorsque maman aura disparu, à qui pourrais-je en vouloir ? Qui pourrais-je tenter de décevoir sans pour autant jamais y parvenir ? Peut-être que m’aimer, sans retour, sans savoir ni qui je suis ni ce que je fais, sans n’avoir jamais réussi à me comprendre, peut-être que cela lui suffisait. Une mère a le droit de se sentir entière et pleine par l’amour inconditionnel qu’elle éprouve ou se doit d’éprouver pour la chair sortant de sa chair. Je n’étais que l’excroissance de son existence. Pourtant, alors qu’elle me regardait tendrement, debout à mes côtés, elle aussi retrouvant son souffle qu’elle avait dû égarer tandis que je la tirais de force, elle pressa doucement ma tête sur son ventre. Tu es ici chez toi et cela est immuable, semblait-elle dire sans prononcer un son. Alors je me laissai aller, sans plus de résistance, contre cette maman que j’avais toujours fuie.

mardi 11 septembre 2012

Reprendre le (droit) chemin vers la chair(e).




Le bruit est constant. Il est le sang de la ville, qui pulse et colore les rues. Les passants passent, selon leur fonction, feignant de s'ignorer dans un effort titanesque. Tout ce monde s'agite, parle, cri, rit, chante et pleure en choeur. Et pour masquer ce brouhaha, c'est avec virulence qu'on augmente le volume de nos écouteurs déjà saturés. On trottine derrière un banc de gens qui se meut lentement, au rythme des vacances ou d'une retraite tant attendue. On piétine, péniblement, jusqu'au moment où un ouverture se fait, presque miraculeuse, et alors on presse le pas pour rattraper les quelques secondes perdue dans ce flot discontinu. Notre rythme n'est pas le même, et pourtant nous vivons ensemble. Chose étrange que cette promiscuité à la fois souhaitée et désagréable. L'impression insupportable de voir notre espace vital grignoté par ces inconnus indésirables. On s'enferme dans une bulle, qu'on souhaiterait parfois hermétique, et qui ne l'est jamais assez à notre goût. Vivre ensemble est définitivement une phénomène pour le moins paradoxal. Être entouré, oui, mais avec la possibilité de s'échapper à notre convenance. Les autres, si semblables et pourtant si différents, nous heurtent dès lors que nous mettons le nez dehors. Ces agressions perpétuelles sont notre lot quotidien, pauvres citadins que nous sommes. Nous n'y couperons pas.  

J'ai repris les cours, ma vie s'organise à nouveau. Il était temps.  

lundi 20 août 2012

La vie reprend son cours.




























vendredi 6 juillet 2012

Se persuader que c’était la seule chose à faire et s'accrocher à cette idée de toutes ses forces.




On est vendredi et j’ai  tellement flippé d’être seule avec ma conscience et mon cœur de merdeuse sur lequel je n’ai pas de contrôle que depuis dimanche soir je fais n’importe quoi. Pour être honnête, je me suis tout simplement rendue minable et dégueulasse. Je viens de rentrer chez moi, l’appartement que j’ai quitté lundi après-midi avec l’intention d’y retourner le soir. Je ne sens plus mon corps, ni ma tête. Mon être entier n’est qu’une grandiose courbature, une lassitude pénétrante. J’enchaîne les phrases sans vraiment prendre du recul quant à leur logique. C’est un moyen comme un autre d’extraire le poison de soi. Mais c’est long, je le sais par avance. Combien de semaines, de mois, à tout faire pour ne pas penser. Définitivement l’été n’est pas ma saison. Pourtant ça passera, parce qu’heureusement, j’ai de bonnes prises auxquelles m’accrocher. Je n’ai pas de regret, dans le sens où je pense sincèrement que ça ne dépendait plus de nous, qu’il y avait trop de fêlures dans le contexte, trop de bombes sur le chemin. Et qu’on reste des êtres humains.

Des mots en vracs.

"L'aliénation consiste en ce que l'individu laisse quelque chose de lui-même sortir de lui-même et devenir ainsi une influence ou un pouvoir extérieur" R. A.Nisbet


"Il en résulte que les raisons de vivre nous manquent; car la seule vie à laquelle nous puissions tenir ne répond plus à rien dans la réalité, et la seule qui soit encore fondée dans le réel ne répond plus à nos besoins" Durkheim