mardi 25 octobre 2011

plaies d'une comédie suintante




Exquis cadavre d’un amour immonde. Cette spirale qu’on nomme infernale lance ses bras blafards autours de ma taille et arrachent l’embryon de mes entrailles. Ce sont des langues de feu qui lèchent mes plaies et de celles-ci il ne reste plus rien de concret.  Ni sang ni chair dans la dernière cavité. Seul le fantôme des cicatrices préservées garde le gout d’un baiser volé. Des décombres d’un passé achevé, amoncelés ici et là, recouverts d’un lit de feuilles d’automne. Cette saison qui sied tant aux drames mélancoliques. La fatalité des destins croisés qui ne devraient jamais se rencontrer, se retrouvant agonisant auprès de clowns faméliques aux yeux vitreux et aux sourires carnassiers. Dès lors que le sort s’en mêle, les âmes s’emmêlent et se fondent, se confondent et se défont. Perturbés dans la volonté d’exister, les projets se dissolvent dans un tonneau de larmes acides. C’est un cocktail d’émotions fortes, de moments de vie qui rendent la douleur ardente, qui assomme l’esprit afin qu’il ne se déchire pas. Se laisser revêtir par une sombre et dense fumée isolant du monde intérieur comme le diable enfermé dans sa boite. Crispation artérielle, catalepsie mentale, chaque partie capable de ressentir la moindre parcelle d’une émotion doit se figer, mourir peu à peu pour ne plus jamais, au grand jamais, s’éprendre. Se méprendre dans de grands sentiments qui partent à vau-l’eau, balancés par-dessus bord lorsque le bateau coule. Ton navire a échoué, beau capitaine, sur le sable fin d’une plage brulante. Ton cœur est rodé, rogné, digéré, mon tendre naviguant. Les eaux ont eu raison de toi, ton corps faible n’est que le miroir de ton esprit désagrégé. Les prophètes annoncent la fin de toutes choses, comme la finalité d’une existence  consumée, placée sous contrat à durée déterminée. Un cycle, celui du serpent qui engouffre sa queue. Un éternel recommencement qui use plus qu’il n’attise. Rayonner dans un abysse d’incertitude. Redevenir irréductible et s’en satisfaire. Être soi, une entité à part entière, sans se mélanger. Tâtonner dans la sombre vérité plutôt que voir les mensonges colorés. Luire, dans une grandeur retrouvée, se réapproprier la gloire passée pour en faire un présent irrévocable

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Des mots en vracs.

"L'aliénation consiste en ce que l'individu laisse quelque chose de lui-même sortir de lui-même et devenir ainsi une influence ou un pouvoir extérieur" R. A.Nisbet


"Il en résulte que les raisons de vivre nous manquent; car la seule vie à laquelle nous puissions tenir ne répond plus à rien dans la réalité, et la seule qui soit encore fondée dans le réel ne répond plus à nos besoins" Durkheim