mardi 11 septembre 2012

Reprendre le (droit) chemin vers la chair(e).




Le bruit est constant. Il est le sang de la ville, qui pulse et colore les rues. Les passants passent, selon leur fonction, feignant de s'ignorer dans un effort titanesque. Tout ce monde s'agite, parle, cri, rit, chante et pleure en choeur. Et pour masquer ce brouhaha, c'est avec virulence qu'on augmente le volume de nos écouteurs déjà saturés. On trottine derrière un banc de gens qui se meut lentement, au rythme des vacances ou d'une retraite tant attendue. On piétine, péniblement, jusqu'au moment où un ouverture se fait, presque miraculeuse, et alors on presse le pas pour rattraper les quelques secondes perdue dans ce flot discontinu. Notre rythme n'est pas le même, et pourtant nous vivons ensemble. Chose étrange que cette promiscuité à la fois souhaitée et désagréable. L'impression insupportable de voir notre espace vital grignoté par ces inconnus indésirables. On s'enferme dans une bulle, qu'on souhaiterait parfois hermétique, et qui ne l'est jamais assez à notre goût. Vivre ensemble est définitivement une phénomène pour le moins paradoxal. Être entouré, oui, mais avec la possibilité de s'échapper à notre convenance. Les autres, si semblables et pourtant si différents, nous heurtent dès lors que nous mettons le nez dehors. Ces agressions perpétuelles sont notre lot quotidien, pauvres citadins que nous sommes. Nous n'y couperons pas.  

J'ai repris les cours, ma vie s'organise à nouveau. Il était temps.  

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Des mots en vracs.

"L'aliénation consiste en ce que l'individu laisse quelque chose de lui-même sortir de lui-même et devenir ainsi une influence ou un pouvoir extérieur" R. A.Nisbet


"Il en résulte que les raisons de vivre nous manquent; car la seule vie à laquelle nous puissions tenir ne répond plus à rien dans la réalité, et la seule qui soit encore fondée dans le réel ne répond plus à nos besoins" Durkheim