J'ai rencontré des gens qui
refusaient de croire en leurs rêves et je me suis sentie triste pour
eux. Parce que plus jamais ils ne ressentiraient l'exaltation de ceux
qui vivent leurs rêves et qui les vivent sans penser aux sacrifices
et efforts endurés. Nous vivons indiscutablement dans un monde de
fous pour que nous en arrivions à être brisés dès notre jeunesse.
Notre jeunesse qui pourtant nous offre la possibilité d'être si
plein, si rempli de cette énergie qui nous pousse à aller encore
plus loin que tout ce dont nous aurions pu imaginer. Regarde devant
toi et vois ce panel de possibilités qui nous est accordé! Si dès
à présent nous nous consumons dans ce non-espoir, dans ce
désenchantement du monde.. mais va te faire foutre! Je refuse de
lâcher prise espèce de connard! Tu m'entends?! Bouffon! Je refuse
de me laisse engloutir par la médiocrité, je refuse d'être réduite
à néant par des enflures qui s'y confortent. Rabaissée, réduite à
rien... Et pourtant je m'en sors, et nous sommes des millions à s'en
sortir, à dénigrer la voie de la facilité, à en chier pour avoir
l'occasion une fois, rien qu'une fois, de bouffer la vie si
pleinement qu'elle en perdra une partie de son essence. Je veux
exister bordel! Être une personne à part entière que l'on estimera
pour cette simple raison. Et si t'es pas d'accord, je t'emmerde.
Sincèrement je t'emmerde. Parce que je vivrai ma vie et par ma seule
volonté; tu n'auras rien à en redire. Je refuse d'être accablée
du tord de mes aînés, je refuse la charge injuste que l'on
m'impose. Je ne suis qu'un être comme tant d'autres essayant tant
bien que mal de frayer son chemin, aussi démunie qu'un nouveau né
et si pleine de volonté que vous n'avez rien a redire. Non pas que
je sois unique ou un modèle à suivre. Jamais je n'aurais cette
prétention. Mais parce que je suis telle que je suis, alors je suis
prête à tout pour ma dose de vie. Prête a cracher, à mentir, à
supplier, à vendre, à marchander, à promettre, prête à tout j'te
le dis, pour un moment de sursis. Parce que c'est la seule valeur qui
me stimule, mieux que ton bifton, ton flouze, ta thune, ta dose, ton
pognon, ton fric, ton blé, tes billets, ta fortune... parce qu'il
n'y a rien qui pourraient être à la hauteur de ce que j'ai vécu et
de ce que vivrai. Et je revendique mon droit à faire des conneries,
à faire de la merde et à me vautrer, je revendique le droit
universel d'apprendre de ses erreurs dans l'espoir d'en faire de plus
belles. Je revendique mon droit d'être un putain d'être humain fort
de mes faiblesses, réussissant là où d'autres échoueront. Et si
ça ne vous conviens pas, allez vous faire foutre puisque je refuse
perdre du temps avec des cons. J'ai la force de mon ignorance
derrière moi, la force de ma jeunesse, et tu n'auras jamais rien à
dire contre ça.
jeudi 30 mai 2013
mercredi 9 janvier 2013
Effeuillage d'hiver pour mettre ses os à nu.
J’aimerais déverser tel un torrent mes pensées les plus chargées,
mais je ne le ferais pas. Je n’ai pas le vocabulaire approprié pour rendre le
pathétique plus digeste. Mon langage n’a pas muri au fil des années, pas plus
qu’au fil des expériences prévues dans le but de façonner la structure de la
pensée. Il s’avère que je détiens une psyché récalcitrante, manquant d’entrain
et de spontanéité adéquate. Ce langage, que j’imagine comme m’appartenant, n’a
ni la fluidité ni l’émotion que j’aimerai pouvoir lui accorder. Je me sens
comme amputée parce que mes mots ne sont pas à la mesure de mes espoirs, et je
sais cependant qu’il est tout à fait risible de se comporter en enfant
capricieuse. L’on obtient bien peu de choses en usant de ce moyen, si ce n’est
de s’attirer de lourds regards réprobateurs. Il n’est pas bon de se plaindre de
ne pas avoir de talent lorsqu’il suffirait d’agir pour accéder à certains de
mes désirs. Je fais donc en sorte de m’exprimer
d’une manière plus conforme que je ne le fais habituellement afin d’atteindre
une sorte de crédibilité, nom qui n’a jamais collé à ce que je représente me
semble-t-il. L’image qui s’accroche à mon ombre reste encore celle d’une
adolescente bouffée par ces petites névroses de la vie quotidienne, palpant ce
mal-être, ce mal-vivre qui plaque au sol sans que l’on ne s’en rendre tout à
fait compte. Pour autant je tente de m’améliorer, quand bien même s’améliorer
soi-même équivaut pour certain à se masturber. Soit ! N’ayant ainsi plus
peur de la capacité qu’ont les êtres de penser, de juger, de maudire et d’envier,
en quoi aurais-je honte de m’adonner au plaisir de l’onanisme ? J’adhère
au plaisir de s’approprier son corps afin d’y trouver une exquise jouissance. Faisant
fi de mon incapacité à produire un discours clair et pertinent, je choisi de
vider ma tête pour un court instant et profiter de quelques pensées agréables
qui chasseront cette grisaille stagnant à l’intérieur de ma tête.
O H O U I !
Ps : savoir s’exprimer est un apprentissage parfois
difficile mais nécessaire pour exister et pour faire exister le monde autour de
soi. N’oubliez pas que vos mots ont tout le pouvoir du monde. « Au
commencement était le Verbe »
mercredi 28 novembre 2012
Je voulais fuir. J’ai pris maman par le bras, avec peut-être
un peu trop de virulence. Elle aurait poussé un petit cri de surprise si elle
ne tenait pas tant à ne pas m’inquiéter. Ce cri ne franchit pas le seuil de ses
lèvres. Elle ne m’a pas demandé pourquoi, n’a pas opposé de résistance. C’est
bien cela d’être mère que d’avoir une pleine confiance. On a marché, d’un pas
plus rapide que d’ordinaire. Je pense que, sans savoir, elle comprenait la
tragédie qui me liait à ce lieu devenu trop familier. Ces rues, ces places, si
souvent traversées, ne voulaient plus de moi. Les bâtiments grossissait à vue d’œil,
ils étouffaient les routes, ils cachaient peu à peu le soleil pâle d’un hiver
naissant. La ville devenait grossière, excluant hors d’elle l’indésirable. En
avais-je trop fait ? A moins que ce ne soit pas assez. Je marchais de plus
en plus vite, la main enserrant le bras frêle de maman. Je courrais presque,
tandis qu’elle peinait à suivre mon rythme. Soudain je pris conscience de ma
folie. Qu’attendais-je de maman ? De quel droit lui imposais-je cette
fuite dont elle ne savait rien ? Je devais être pétrie d’ingratitude pour
oser faire cela à une mère. Maman était devenue vieille, comme le deviennent
toutes les mères. Je n’avais pas envisagé la chose sous cet angle. Le
refusais-je ? C’est probable. En m’arrêtant, j’entendis son souffle,
effréné, profond, roque. Ma gorge me brûlait, mes poumons s’agitaient sous une
cage thoracique qui me semblait bien trop souple, bien trop molle, pour
contenir ces réservoirs d’air. Alors seulement je la lâchai. Mes doigts
collaient à sa peau qui était devenue rouge sous la pression exercée par ces
premiers. Je me sentie soudainement faible, mes jambes flageolaient, le sang me
battait aux tempes, alors je m’assis, à même le sol. Je fermai les yeux, mon
corps se faisait de plus en plus lourd, à moins qu’il ait toujours eu poids, qu’en
sais-je. Je restai quelques instants comme cela. Au bout d’un moment, j’osai
chercher le regard de maman, qui, je le savais déjà, était posé sur moi. Quelle
phénomène étonnant que d’être la personne la plus importante aux yeux d’une
mère sans pourtant n’avoir eu aucun effort à fournir. Sans n’avoir jamais eu l’intention
de faire les choses pour elle. Pourtant, son regard était sur moi, sans pitié
ni interrogation. Derrière nous la mer s’étalait sur le sable, je l’entendais s’étirer
sur ce début de terre. Le ciel était gris clair, couleur d’une perle, c’était
un gris lumineux. Je reprenais mon souffle doucement, lentement. Depuis quand
étais-je devenue si faible qu’une simple pensée puisse à ce point me faire
perdre la raison ? Je sentie la main bienveillante de maman arranger les
mèches récalcitrantes sur ma tête. C’était un geste mécanique, plus qu’une
réelle volonté de me rendre plus présentable. Je la regardai, attentivement, et
me rendis compte qu’un jour ou l’autre elle finirait par mourir. Cette idée me
terrifia, car lorsque maman aura disparu, à qui pourrais-je en vouloir ? Qui
pourrais-je tenter de décevoir sans pour autant jamais y parvenir ? Peut-être
que m’aimer, sans retour, sans savoir ni qui je suis ni ce que je fais, sans n’avoir
jamais réussi à me comprendre, peut-être que cela lui suffisait. Une mère a le
droit de se sentir entière et pleine par l’amour inconditionnel qu’elle éprouve
ou se doit d’éprouver pour la chair sortant de sa chair. Je n’étais que l’excroissance
de son existence. Pourtant, alors qu’elle me regardait tendrement, debout à mes
côtés, elle aussi retrouvant son souffle qu’elle avait dû égarer tandis que je
la tirais de force, elle pressa doucement ma tête sur son ventre. Tu es ici
chez toi et cela est immuable, semblait-elle dire sans prononcer un son. Alors
je me laissai aller, sans plus de résistance, contre cette maman que j’avais toujours
fuie.
mardi 11 septembre 2012
Reprendre le (droit) chemin vers la chair(e).
Le bruit est constant. Il est le sang
de la ville, qui pulse et colore les rues. Les passants passent,
selon leur fonction, feignant de s'ignorer dans un effort titanesque.
Tout ce monde s'agite, parle, cri, rit, chante et pleure en choeur.
Et pour masquer ce brouhaha, c'est avec virulence qu'on augmente le
volume de nos écouteurs déjà saturés. On trottine derrière un
banc de gens qui se meut lentement, au rythme des vacances ou d'une
retraite tant attendue. On piétine, péniblement, jusqu'au moment où
un ouverture se fait, presque miraculeuse, et alors on presse le pas
pour rattraper les quelques secondes perdue dans ce flot discontinu.
Notre rythme n'est pas le même, et pourtant nous vivons ensemble.
Chose étrange que cette promiscuité à la fois souhaitée et
désagréable. L'impression insupportable de voir notre espace vital
grignoté par ces inconnus indésirables. On s'enferme dans une
bulle, qu'on souhaiterait parfois hermétique, et qui ne l'est jamais
assez à notre goût. Vivre ensemble est définitivement une
phénomène pour le moins paradoxal. Être entouré, oui, mais avec
la possibilité de s'échapper à notre convenance. Les autres, si
semblables et pourtant si différents, nous heurtent dès lors que
nous mettons le nez dehors. Ces agressions perpétuelles sont notre
lot quotidien, pauvres citadins que nous sommes. Nous n'y couperons
pas.
J'ai repris les cours, ma vie s'organise à nouveau. Il était temps.
J'ai repris les cours, ma vie s'organise à nouveau. Il était temps.
lundi 20 août 2012
vendredi 6 juillet 2012
Se persuader que c’était la seule chose à faire et s'accrocher à cette idée de toutes ses forces.
On est vendredi et j’ai
tellement flippé d’être seule avec ma conscience et mon cœur de merdeuse
sur lequel je n’ai pas de contrôle que depuis dimanche soir je fais n’importe
quoi. Pour être honnête, je me suis tout simplement rendue minable et
dégueulasse. Je viens de rentrer chez moi, l’appartement que j’ai quitté lundi
après-midi avec l’intention d’y retourner le soir. Je ne sens plus mon corps,
ni ma tête. Mon être entier n’est qu’une grandiose courbature, une lassitude
pénétrante. J’enchaîne les phrases sans vraiment prendre du recul quant à leur
logique. C’est un moyen comme un autre d’extraire le poison de soi. Mais c’est
long, je le sais par avance. Combien de semaines, de mois, à tout faire pour ne
pas penser. Définitivement l’été n’est pas ma saison. Pourtant ça passera,
parce qu’heureusement, j’ai de bonnes prises auxquelles m’accrocher. Je n’ai
pas de regret, dans le sens où je pense sincèrement que ça ne dépendait plus de
nous, qu’il y avait trop de fêlures dans le contexte, trop de bombes sur le
chemin. Et qu’on reste des êtres humains.
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